Une entrée... fracassante

Elle était assise oui au sol. Sombre fleur à la corolle de ténèbres ici gisant, dans ce couloir avec cet autre, cet inconnu. Elle était toujours aussi calme et ses tremblements doucement prenaient fin. Les conséquences immédiates du lien cessaient donc. Mais qu’en était il des conséquences mentales ? Car oui il pouvait y en avoir. Tout dépendait des visions et des émotions ressentis et bien sur également de la consistance de l’empathe.

Roselys était dotée d’un fort caractère mais… Mais elle pouvait aussi être faible. Et ceci assez facilement en réalité. Il suffisait de trouver là où la piqûre de l’épine de rose fait le plus mal. Le cœur, son cœur.

Son regard et principalement ses iris n’étaient pas accessibles à son camarade. Elle ne voyait donc rien de lui et lui, peu d’elle. Son minois légèrement incliné vers le sol, elle repris avec la plus grande indifférence.

Je ne décide ni ne vois ce que autrui voit de moi …

Dans un souffle, de lassitude semble t il, ses mains s’apposèrent sur le parquet et la voici qui se relève. Droite et fière de nouveau, grâce froide. De profil alors à Mikhai, elle relève son minois venant de la main écarter à son tour une mèche un peu trop envahissante.

De nouveau son regard se plongea sans retenu dans celui de son compagnon d’infortune. Orbes d’un or pur et outrageant par dans de pureté et qui lentement s’offrent au changement. Les voici qui se parent de jade sous le regard privilégié alors de Mikhai.

Quand au châtiment… il est mien et cela depuis ma naissance

Elle avait dit cela comme on ferait remarquer qu’il pleut. Banalité sans nom en ses lèvres pleines. De quoi parlait elle ? A quoi pensait elle ? Et pourquoi ne partait elle pas alors ?

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De quoi parlait elle ? C'était la première question qui vint ligoter l'esprit de Mikhail, le rendant ainsi fermé à la réalité. Ses sens semblaient se troubler... Sa vision devenait aussi trouble que l'eau des marais, ses oreilles sifflaient un note monophonique, monotone, aigue et lointaine. Son sang semblait ralentir dans ses veines, créant de léger fourmillements au bout de ses doigts. Sa langue se figeait sous son palais, la gorce sèche.

On aurait pu croire que le temps s'était arrêté, car en une fraction de seconde, quantité d'images étaient venues marteler ses pensées. Quelles étaient ces châtiments ? Comment ceux-ci pouvaient ils être suffisament conséquents pour faire choir ainsi une personne ? Comment ceci pouvait-il atteindre physiquement la jeune fille ?

Déja, le temps s'accélèrait, de plus en plus, mais étrangement, celui-ci semblait faire retour arrière dans la tête de Mikhail... L'amenant soudainement à une image, dans un nuage de poussière noircie qui s'éclaircissait lentement, l'opaque faisait place au transparent...

Toujours ce souvenir, un petit garçon qui se tenait seul, au milieu de ruine, seul, immobile, bras ballant, tel une statue de marbre. Sous les cheveux cuivrés de l'enfant, des larmes ruisselaient, et tombaient sur le sol, reflétant de temps à autre la lumière écarlate du soleil couchant qui venait cogner le garçon. Il pleurait, oui... Il pleurait, ses yeux rivés sur quelque chose, devant lui... parmi les ruine... quelque chose... ou quelqu'un...

Un bruit sourd résonna alors dans la pièce à l'ambiance à la fois étouffante et ennivrante, coupant court aux pensées du jeune homme. En effet, sans qu'il s'en rende compte, son livre avait lentement glissé de ses mains, et était venu chuter lourdement du le sol.

Du bout des doigts, il vint essuyer une larme de sueur qui était venue perler sur son front, suite à ces visions, vague reflets de ses souvenirs. Il en profita pour dégager ses cheveux devant ses yeux, caressant ainsi le haut de son crâne, doucement, s'arrêtant finalement derrière sa nuque, y pressant légèrement ses cheveux.

C'est alors seulement qu'il se rendait compte que son épaule s'appuyait sur le mur ... Quand avait-il basculé ainsi ? Il n'hésita pas avant de se redresser, mais son regard s'abaissa alors, grisé, terne... Etait-ce un signe de faiblesse ? Le seul garçon ne semblait pas en montrer le moindre grain, car déja, on pouvait remarquer que ses yeux étaient rivés sur le livre qui gisait sur le sol. Enfin, il s'abaissait, d'un geste lent et souple, saisissant l'objet, avant d'entamer une lente remontée...

Son menton se redressait, offrant ainsi son regard à la jeune fille... Ses yeux n'étaient plus dirigés vers le sol, non... Car déjà, il s'était ressaisit, remplaçant ainsi la grisante solitude par une mystérieuse profondeur, sans lueur.

C’était donc au tour de son camarade de partir loin, très loin dans le tréfonds de son être. S’y adonnant si souvent, elle ne pouvait que percevoir cela aisément. N’étant donc plus dans sa réalité à lui, elle se permit enfin un sourire, oui un sourire. Un sourire fin et discret mais un de ces sourires qui illuminent la pénombre, qui donne vie. Un sourire rare que peu ont eu la chance de voir il y a peu. Enfant oui elle était souriante, une vraie mine de vie et de malice, d’énergie et de folie enfantine. Mais maintenant, maintenant tout était différent, elle était différente. Certes tous change mais, elle a surtout subi le changement. Changement de vie du à une décision que seul le Père a fait…

Elle surprit alors à sourire et déjà l’illusion de douceur pris fin. Inclinant légèrement son minois, ses longs cheveux vinrent de nouveau voiler son si doux minois. La folie était passagère.

Son attention revint entièrement sur Mikhai. Où était il en lui ? Dans le passé oui mais où ? Pourquoi ? Elle se doutait qu’il y avait en lui une part de mystère certainement tout aussi béante qu’en elle-même. C’était sans doute cela qui l’attirer. Attirer attirer disons plus l’intriguer.

Ses pas alors se succédèrent. Lentement elle vint bientôt en face de lui. Elle inclina son minois en le regardant. Il lui serait alors si simple de savoir. Oui si simple. Elle n’avait qu’à apposer sa main, cette main même qu’elle avait glisser en la main de la Directrice. Ainsi elle verrait ses pensées.

Mais encore fallait il que le contact se fasse. Rien de plus sur toujours. Ils avaient eu la chance déjà que le contact se fit tout à l’heure, aurait elle encore un peu de chance ? Pourtant elle restera immobile. Elle ne fera rien, strictement rien. Pourquoi ? Idiotie simplement. Elle ne voulait savoir ainsi. Elle ne voulait bafouer un secret qui n’était sien. Principe sans doute stupide mais qui était sien.

Ainsi elle attendra qu’il revienne en cette réalité, en cette heure. Dans ses songes, il en fit tomber le livre. Doucement son attention coula alors sur celui-ci. Lentement elle s’agenouilla et sa main enfin s’éveilla à la vie. Elle vint ainsi prendre le livre.

Mais voilà que le simple bruit avait mi fin à la rêverie. T voici pas qu’une main avait la même ambition ? Et n’est ce pas un contact qui se fit alors ? Une main sur une autre ? Sous le contact chaud, elle tressaillit étrangement comme prit de terreur ou de surprise. Elle ne bougea plus, relevant simplement son regard dans celui de son camarade en silence.

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Contact charnel qui s'offrait alors aux jeunes gens perdus dans l'ombre... Doux toucher dans une légère brise qui s'engoufra rapidement entre les deux mains, avant que celles-ci ne s'effleure, s'aposant finalement l'une sur l'autre, durant une fraction de seconde, qui sembla durer une éternité...

La vision revenait, mais se poursuivait cette fois ci. L'enfant, dans la brume, dont les larmes sombraient vers le sol, parmi les pierres, parmi les ruines environnante s'agenouillait alors. Ses yeux restaient rivés sur quelqu'un, étendu au sol, un corps d'adulte. La mort semblait avoir été aussi bien brusque que douloureuse. En effet, un spectacle d'horreur se dressait sur le visage de la femme étendue sur le sol, sans vie.

Les traits tout entiers ressortaient, effroyablement tirés... La peau semblait totalement déséchée, roussie par endroit. La bouche béante de la femme était le témoin de cette effroyable mort, de cette terrible souffrance. Son expression semblait avoir été figée, glacée. L'air tout entier à l'intérieur du corps sans vie était de givre, un froid mordant.

Une nouvelle larme coula sur la joue de l'enfant penché au dessus de la femme, s'enfuyant de ses yeux grisés qui contenait en eux toute l'ampleur du traumatisme. Celle-ci vint onduler le long de sa joue, glissant jusqu'au menton, s'accrochant une dernière fois sous celui-ci... Puis ce fut la chute, lente et vive à la fois, traversée par un flash écarlate de lumière solaire, avant d'atteindre la peau du visage frappé par la douleur. Dans ce choc, la goutte grésilla, et disparut aussitôt, laissant place à un léger filet de fumée grise, la chair était encore brulante...

Puis les lèvres du petit s'entrouvrait, il semblait qu'il murmurait quelque chose... Qu'il répétait quelque chose, de plus en plus fort... Bientôt, cela serait audible ... Mais...

La vision qui s'offrait à la jeune fille s'estompa rapidement, comme si elle n'avait été là, comme si elle n'était jamais passée dans son esprit... Pourtant, il était possible que les souvenirs y restent gravés... Mais le garçon avait désormais retiré sa main, regardant alors fixement la jeune fille, repensant aux images que lui venait de voir...

Ses yeux restait interrogateurs dans sa direction... Il n'était pas dupe... Qu'avait-elle vu de lui ? Pour une fois, un sentiment ressortait de son fort interieur, et s'affichait très légèrement sur son visage, de l'inquiétude... de l'angoisse... Une horrible angoisse...

Horrible, c'est le mot qui pouvait revenir à l'esprit de la jeune fille. Car, si elle regardait alors le jeune homme, éclairé sous les lumières sombres de la lune, elle pourrait avoir l'illusion que son visage se changeait, que ses traits bougeaient... Devenant une pâle copie de la souffrance affichée dans cet horrible acte, sur le visage de la femme sans vie...

Elle n’avait pas vu que Mikhai était sorti de ses songes et avait lui aussi en tête de reprendre le livre. Ce qui était donc prévisible se fit. Leurs mains, leurs peaux s’effleurèrent et se touchèrent enfin. Contact doux mais certain.

Trop tard pour craindre le pire car déjà la brume noirâtre se forme devant les regards de chacun d’eux. Elle sait ce qui l’attend elle mais lui sait il ? Comprend il ? La première fois est toujours étrange et dérangeante. C’est tout d’abord doux et chaud comme contact puis la peau se refroidit immédiatement, un froid acéré et piquant, vif. Son cœur cesse alors de battre le temps de la vision, sa respiration suspend son court. La brume ensuite enveloppe l’être tout entier pas uniquement le regard. On ne peut plus bouger. On a alors la sensation de tanguer, de tomber. Chute sans fin, longue et froide, effrayante et puis enfin tout cesse, pas le froid bien sur mais la chute. La brume doucement délaisse un peu la vision qui s’éveille sur l’inconnue.

L’inconnue pour elle cette fois encore n’est que mort, douleur et tristesse. Les émotions la giflent alors de plein fouet s’émissant sans retenu en elle. Cela la transperce, la déchire, de nouveau elle connaît la perte d’un être cher. Qui est l’enfant ? Qui est la femme ? Elle n’a le temps d’y réfléchir. La nausée lui vient, l’odeur la prenait aux tripes. Puis de nouveau le noir pour de nouveau revenir dans ce couloir.

La main de Mikhai n’est plus sur la sienne, c’est ainsi que le lien a prit fin. Son cœur de nouveau se met à battre, de nouveau elle respire. Buée qui s’échappe encore une fois de ses lèvres entrouvertes. Immobile, le regard de nouveau perdu dans le vide, elle ne bouge ni ne parle. Simplement des larmes sillonnent ses joues comme cela l’a été pour l’enfant en sa vision.

Mort, pleures, tristesse, déchirement et encore la mort, la douleur. Elle n’avait eu que cela en ses visions. Trop pour un même être, trop en si peu de temps. Son souffle lui manque. Les tremblements de nouveau la font siennes. Mais elle bafoue cela, elle se lève, elle tente du moins. Elle titube, vacille et tombe finalement sur le coté, le visage contre le parquet. Son corps sous l’emprise de sanglots et de tremblements.

Quand à lui, il avait également subit le même sort : brume, froideur qui s’émisse en son être, impression de chut, vision. Mais ses maux fugaces s’arrêtaient là pour lui. Elle seule subissait de nouveau le froid et les tremblements.

Sa vision avait était nettement différente à la sienne. Il avait pu entrevoir une demoiselle assise en un jardin sous un soleil d’été. Sur ses genoux, un panneau à dessin et une feuille noircis de trait. Un portrait. Qui ? De cet autre allongé devant elle. Un jeune homme au regard clos, un fin sourire aux lèvres. Il est beau, il lui ressemble mais est bien différent aussi. Elle sourit. Elle n’est autre que Roselys. Oui c’est elle mais différente. Enflammée, pleine de vie, souriante. Elle rie alors. Mais voici que le jeune homme éveille son regard sur… sur lui, sur Mikhai. Est-ce possible ? Comment ? Oui ? Non ? Pourtant il vous fixe de ce regard étrange, laiteux et blanc grisé. C’est un regard de mort, celui de la mort elle-même qui vous fixe et sourit. La brume alors englobe la vision et la stoppe.

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Deux ronds blancs restaient ancrés dans sa vue, tels deux soleil auquels on avait ôté toute leur vigueur, tout leur chaleur. Les yeux de la mort, d'un blanc sans vie, semblaient encore là, malgré la disparition de la brume... Les siens se posaient sur la jeune fille, qui semblait frissoner...

Lentement, les deux taches blanches semblaient disparaitrent, rétricissant lentement. Plus celles-ci était petite, plus la jeune femme semblait se sentir mal. Puis la vision de Mikhail redevenait normale, obscure et encore légèrement floue cependant...

Puis la fille s'écroulait, s'affaissant de tout son poids sur le sol, face contre terre. La chute aussi brusque que violente s'était fait si subitement que, même si il en avait eu la volonté, le jeune garçon aux cheveux roux n'aurait rien pu faire. Etendue ainsi sur le sol telle une poupée de chair, elle pleurait, elle sanglotait...

Debout, devant le corps secoué de spasmes larmoyants de la jeune fille, Mikhail la fixait... Qu'avait-elle vu de lui ? L'inquiétude ne semblait s'effacer, l'angoisse était imprimée finement dans le moindre de ses traits... Elle venait de s'imiscer en son sein, en son fort intérieur, en lui, en son passé, elle avait atteind sa source.

L'inquiétude fut faible comparée à la rancune, car cette dernière prenait déjà sa place. Les poings de Mikhail se serrait fortement sur le livre, le pressant avec force, et une légère rage, parcouru de tremblements. Elle avait ainsi oser envisager l'impossible, l'incorrigible, l'impardonnable... Elle lui avait volé ses souvenirs... Etant donné son état, il était probable qu'elle ai vu...

Non ! Mikhail secoua vigoureusement la tête de droite à gauche, il ne pouvait se résigner à cette idée. Il n'était pas possible qu'elle mette sa personnalité à nu... Non... Il ne souhait pas réveiller un passé sur lequel il souhaitait tourner la page...

Puis une idée lui traversait l'esprit, une solution à ce mal... La jeune femme était là, frêle, à sa merci... Ce serait presque trop facile... Ses jambes se fléchissait alors, son regard ne quittait le corps sanglotant... Un regard sans la moindre lueur, sans la moindre chaleur... Le regard d'un être sans âme, sans coeur, le regard d'un monstre, d'un tueur...

Puis son regard déviait, pointant le parquet, un regard coupable, auquel toute la haine avait été ôtée... Si il y avait une vie à sacrifier ce n'était sûrement pas celle de la jeune fille, mais c'était la sienne. Partout où il allait, il répendait problèmes et malheurs, faisant s'effondrer ainsi d'innocentes âmes...

La culpabilité le rongeait déjà... Non seulement celle d'avoir osé songer à quelque chose d'aussi horrible, mais aussi une culpabilité redondante... Celle qui l'assenait si souvent, celle qui l'affichait comme un fardeau, un "porte-malheur"... Ses incisives venait alors mordiller ses lèvres inférieures, à nouveau...

Il sentait le besoin de se faire pardonner, pour avoir eu de telles pensées. En effet, sa main se tendait vers les mèches qui recouvrait alors le crâne de la jeune fille, dans un geste plein de volonté. Soudain, il se ravisa... Il avait faillit prendre un risque innutile... Il ne devait plus toucher la jeune femme, il ne souhaitait plus que cela se reproduise. C'est ainsi qu'il resta accroupi, devant le corps étendu devant lui, sans mots dire, ne bougeant plus.

Doucement elle reprenait le dessus. Cela n’était guère facile mais là cela devait cesser. Son corps ne lui appartenait plus et cela elle ne pouvait l’accepter plus longtemps. Sans rouvrir ses iris encore, elle prit sur elle de se relever à la force de ses bras. Son cœur encore comme son souffle refusait de se calmer.

Elle était encore perturbée par sa vision, ses visions en réalité. Entre celle de la Directrice et celle de son camarde, ce soir elle avait plus que sa dose. Elle ne voulait plus y repenser, oublier oui oublier pour un temps, un bon temps. En général, elle oubliait rapidement. Enfin plus ou moins de faciliter selon les images et les sensations qui l’avaient empoignés.

Haletante, assise désormais, elle se remit bien droite. La tête encore baissée, elle coula son attention de biais sur lui.

Maltraiter cette lèvre n’arrangera rien …. Rien n’arrange ce que l’on est sauf nous même …

Elle soupira de nouveau et se releva. Elle tangua mais parvint seule à tenir debout. Puis elle épousta sa jupe comme si de rien. Elle était encore pâle mais cela il ne put le voir que fugacement, elle garder la tête baissée. Pourquoi ? Avait elle peur de lui ? Peur de ce qu’elle avait vu ? Sans doute oui. Ou bien elle avait peur elle aussi de ce qu’il avait vu lui.

Puis sans rien ajouter elle tourna les talons puis s’arrêta.

Roselys …. Je m’appelle Roselys … et merci pour le toit

Sans rien ajouter de plus que cela, elle s’éloigna doucement, lentement et avec prudence. Elle s’était donc présenter. Roselys. Un prénom bien doux pour une si sombre demoiselle. Elle ne semblait pas vouloir parler de ce qui venait de se passer. Pourquoi ? Allait elle en parler ? Si oui à qui ? Et si non pourquoi ? Bien des questions auxquels il n’y avait pour réponse que le bruit des pas de la demoiselle qui s’éloigne.

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Immédiatement, son regard revenait s'ancrer dans les yeux de la jeune femme lorsque celle-ci lui faisait part de sa réflexion, au sujet de ce qui pouvait arranger une personne... Ceci était relatif.. Arranger... Ce qui arrange les uns dérange les autres... Cependant, déjà, il se ressaisissait, et libérait alors ses lèvres de l'emprise tyranique et carnassière de ses dents.

Son regard s'éclaississait dans la fraiche lumière de la lune qui, malgré sa faiblesse, faisait de son mieux pour étendre le calme et la sérénité dans la pièce. Le gris terne de ses yeux se transformait en un profond couloir d'argent, un tunnel renfermant bien des secrets, que la jeune fille avait peut-être commencé à percer...

Puis celle-ci tournait les talons, alors que Mikhail suivi du regard le vaste mouvement de la chevelure qui s'en suivit alors, conséquence logique d'un départ rapide... Puis elle s'arrêtait, sous le regard curieux du garçon qui avait désormais retrouvé son visage intangible, insondable. Elle murmura quelque chose... Un nom... Et... Des remerciements... Elle le remerciait... Mais pourquoi ? Il était fort possible qu'il eusse agit dans son propre interêt...

En effet, il n'allait pas la laisser sur place, sur le toit, et prendre le risque que celle-ci le découvre au grand jour... Il n'avait pas répondu avec beaucoup de gentillesse à ses propos, il était resté froid et distant, et c'était mieux ainsi...

Ainsi, la sombre silouhette reprenait sa marche, s'évadant peu à peu dans l'ombre du couloir, se confondant un peu plus avec les ténèbres à chacun de ses pas, avant que dans le couloir ne résonne une voix... Mikhail venait d'entrouvrir les lèvres, pour y laisser échapper son nom, dans une douceur à donner des frissons.

"Je me prénomme Mikhail..."

Il lui fallait en effet bien être imbu d'un minimum de politesse, comme l'exigeait un minimum d'éducation... Cependant, il ne sembla prêter attention aux remerciements, prolongeant seulement ses paroles d'un souffle, d'une note muette, avant de se retourner brusquement vers la vitre brisée, fixant la lune un dernier moment...

Celle-ci veillait alors sur la solitude du jeune homme, mais déclinait petit à petit... On aurait dit qu'elle lui sommait de partir, de se reposer... Les paupières du rouquin se refermèrent alors, pour un dernier au revoir.

Celui-ci se retournait, arrangeant à nouveau ses cheveux comme il le souhaitait. Son regard vint à descendre sur le livre qu'il tenait entre les main, c'était trop tard pour le ramener à la bibliothèque... Enfin, se fut son tour de s'enfoncer dans l'obscurité des couloir, le pas lent et silencieux...

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